Cliquez sur la carte* pour pénétrer dans la cour du manoir
en empruntant le passage le long de l'église...
Au Moyen Age, Villebéon était une seigneurie dont sont issus plusieurs chambellans illustres sous les règnes des rois Louis VII (Le Jeune), Philippe II Auguste, Louis VIII (Cœur de Lion) et Louis IX (Saint Louis). Un chambellan était un gentilhomme de la cour chargé du service de la chambre du souverain, de l'administration de la Maison du Roi, et à qui était confié le sceau secret. Vivant dans l'intimité du souverain, il pouvait devenir très influent.
Le premier seigneur de Villebéon mentionné dans l'histoire est Gauthier Ier de Villebéon (1130-1205). Gendre du châtelain Orson Ier de Nemours (1098-1148), il fut chambellan de France sous les rois Louis VII et Philippe II Auguste.
Ses trois fils furent également chambellans : Philippe de Nemours (1155-1191) fut chambellan du roi, Orson II de Nemours (1165-1233) grand-chambellan de France, et Gauthier II de Villebéon (1160-1221) succéda à son père dans les fonctions de seigneur de Villebéon et de chambellan de France sous Philippe II Auguste.
Son petit-fils, Adam Ier de Villebéon (1185-1235), fut également chambellan de France et seigneur de Villebéon.
Son arrière-petit-fils, Pierre de Villebéon dit Pierre le Chambellan, accompagna le roi Saint Louis dans deux croisades, tout comme le chroniqueur Jean sire de Joinville. Celui-ci exprime son estime pour le chambellan dans son Histoire de Saint Louis :
« [...] li roys fu revenus en sa chambre de la messe, et appela son consoil qui estoit demourez avec li : c'est à savoir monsignour Perron le Chamberlain, qui fu li plus loiaus hom et li plus droituriers que je veisse onques en hostel de roy ; [...] »
« [...] le roi revint en sa chambre de la messe, et appela son conseil, qui était demeuré avec lui : c'est à savoir monseigneur Pierre le chambellan, qui fut l'homme le plus loyal et le plus droit que j'eusse jamais vu en hôtel de roi ; [...] »
Traduit par N. de Wailly. Paris : Librairie Didot, 1874. Pages 238 et 239.
Après sa mort à Tunis en 1270, Pierre de Villebéon fut enterré dans la basilique de Saint-Denis, aux pieds du roi Saint Louis.
Le blason des seigneurs de Villebéon :
de sinople à trois jumelles d'argent.
(sinople : un des émaux héraldiques, de couleur verte)
(jumelle : pièce honorable formée de deux filets parallèles)
Au début du XXe siècle, les vestiges de ce passé féodal étaient encore visibles : les ruines d'une tour ronde sur la droite ainsi qu'un logis seigneurial. Aujourd'hui, à l'emplacement du vieux manoir, il ne reste plus qu'une exploitation agricole.
* Carte postale ancienne (Editeur : Louveau, Villebéon) postée à Lorrez-le-Bocage le 13 octobre 1908 - Merci aux collectionneurs pour nous avoir prêté leurs cartes.